
En cette cinquième journée le patholiste qui a constaté le décès est entendu, une participante témoigne et l'accusée principale, Gabrielle Fréchette, est entendue.
Conclusion du pathologiste
Ce lundi matin, au palais de justice de Drummondville, le pathologiste judiciaire André Bourgault a conclu que Mme Lavigne est morte par asphyxie par privation d'oxygène. Le médecin légiste avance que «ce sont les conséquences pour elle d'avoir eu la tête dans une boîte trouée recouverte d'une couverture, l'oxygène disponible dans l'air était sans renouvellement suffisant. De plus, elle a souffert d'hyperthermie». Mme Lavigne avait une température corporelle de 40,5 degrés Celsius quand elle a été admise à l'hôpital, selon le spécialiste.
Témoignage de l'accusée principale : Gabrielle Fréchette
L’accusée de 56 ans, Gabrielle Fréchette, a vécu une enfance difficile… victime d’un père alcoolique et violent qui l’a forcé à quitter l’école en 3e secondaire.
Gabrielle Fréchette a fait du bénévolat dans plusieurs organismes de Victoriaville qui s’occupaient des familles monoparentales, des hommes violents et des femmes victimes d’abus physiques et sexuels: «Mon vécu et les nombreux cas d’enfants maltraités auxquels j’ai été confrontée m’ont amené cette quête de mieux-être et une prise en charge de ma personne.»

En janvier 1989, elle a subi une intervention chirurgicale mineure, dans un hôpital de Montréal. Celle-ci a été quelque peu retardée puisque, selon son témoignage, le personnel médical refusait de l’endormir en raison de son taux d’enzyme qui était trop élevé. Comme les tests n’ont rien révélé d’anormal, l’opération a finalement eu lieu, au cours de laquelle Mme Fréchette serait cliniquement morte pendant huit minutes. C’est à la suite de cette expérience sensorielle qu’elle s’est tournée vers l’ésotérisme.
Une nouvelle vie
C’était le début d’une nouvelle vie. Après être retournée sur les bancs d’école pour obtenir son diplôme d’études secondaire, cette femme a entrepris une formation poussée en Reiki. Sa quête l’a conduite à voyager aux quatre coins du globe, que ce soit en Australie, aux Philippines et en République dominicaine. «J’ai investi 56 000 $ en un an et demi de formation», a-t-elle illustré.
Les huttes de sudation
En 1999, elle a acheté une ancienne école de rang à Sainte-Hélène-de-Chester, située au cœur d’un superbe domaine. Une fois l’immeuble rénové, ce dernier a été transformé en centre de thérapie, qu’elle a géré à «bout de bras», comme elle dit, pendant quelques années.
Durant cette période, elle fréquentait un homme originaire de France qui l’a amenée à voyager régulièrement au sein de ce pays. C’est alors qu’elle a fait la connaissance d'un chaman. C’est celui-ci qui lui a enseigné les rudiments des «huttes» de sudation. Mme Fréchette l’invitait à son centre de thérapie. «Petit à petit, j’ai intégré la matière», met-elle en contexte.
En résumé, l’objectif des «huttes» de sudation est d’amener un niveau de conscience qui permet au participant de se libérer des traces physiques, psychiques, émotionnelles ou sensorielles des blessures ancrées. «C’est inscrit en nous. Le corps enregistre tout», croit Mme Fréchette. Cette adepte en a expérimenté de toutes les sortes. «J’en ai même vécu une de près de 24 h», a-t-elle assuré.
«Toute personne qui participe à des huttes de sudation a subi une formation préparatoire sur les rudiments et son mode de fonctionnement. Les neuf personnes qui y prenaient part le 28 juillet 2011 avaient le niveau de conscience et de compréhension requis et nécessaire», a renchéri Mme Fréchette.
Témoignage d'une adepte des formations de Mme Fréchette
Une sexagénaire, Claudette Goulet (Daïva), évalue avoir expérimenté, avec succès, une cinquantaine de "huttes" de sudation, majoritairement organisées dans le cadre des formations de Gabrielle Fréchette.
Mme Goulet fait partie des neuf participants au séminaire "Mourir en conscience" qui avait lieu au mois de juillet 2011. À l'instar de ses pairs, le décès de Chantal Lavigne ne l'a pas empêché de continuer de suivre ses nombreuses formations avec Gabrielle Fréchette, qu'elle aime et respecte énormément.

Elle a parcouru le monde dans le cadre des voyages initiatiques organisés par cette formatrice, sans oublier les ateliers ponctuels et les séminaires. En moyenne, les coûts de formation de Mme Fréchette tournent autour de 200 $ par jour par participant, excluant l'hébergement et autres frais afférents.
Mme Goulet a même habité pendant deux ans, de 2010 à 2012, à la fermette située au 253, 10e rang à Durham-Sud. Elle y vivait gratuitement en échange de ses services de ménage et d'entretien des lieux, que louait Mawi Labranche, la fille de Mme Fréchette.
Extrait de tvasherbrooke.com et du Journal L'Express